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Vous trouverez ici les hauts et les bas de mes humeurs culinaires, des astuces de cuisine et des informations sur mes marchés. Bonne lecture!

Double sens

J’aime les gourmands. Les petits comme les grands. Quand les yeux brillent, c’est que le coeur y est. Les sans-cœur, eux, sont sévères, mesquins, inquiets, maigres le plus souvent, non pas physiquement, ça, ça ne veut rien dire, mais intellectuellement chiches. Les gourmands sont soupe-au-lait, émotifs, brûlés de l’intérieur par tout ce qui les enflamme à l’extérieur. Ils sont parfois ronds, parfois gros. Mais je les aime comme ils sont, délirant dans leur désir. Ils peuvent être stupides mais à l’occasion d’une mousse au chocolat, ils redeviennent émouvants. L’art des gourmands, de Renoir à  Botero, de Riopelle à Derouin, c’est l’art d’aimer le monde, quel qu’en soit le prix. C’est le plus difficile, comme en cuisine. Il faut aimer les gens pour bien les nourrir. Il faut les aimer passionnément pour nourrir leur âme autant que leur corps. Quand j’essaie un restaurant pour la première fois, c’est ça, mon critère no 1 : sommes-nous chez les gourmands, oui ou non? Un jour, en dînant avec Bénédict Beaugé, un authentique gourmand celui-là, j’ai aussi appris autre chose. Ce n’est pas parce qu’on est gourmand qu’on est généreux. Ça, la DSC_1036générosité, c’est une autre histoire. La soeur jumelle de la gourmandise, je dirais. Mais je peux me tromper. Il y a des degrés, comme chez Mauro : l’assiette est sublime, le chef est distant. Il a tout mis dans ses mains, son sourire s’est tari, que voulez-vous: la générosité et la gourmandise sont des mamelles qui ne se côtoient  pas chez les chefs amazones. Pout tout dire, si je trouve la grande cuisine passionnante, il est rare qu’elle soit aussi brillante sous les étoiles que dans les petits bistros doués.

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