Non, merci!
Tous les matins, pratiquement depuis dix ans, je prépare pour ma moitié et moi-même un petit bol de fruits. Rien d’excessif, juste une banane, une pomme, une prune, des raisons bleus et verts, une belle poire, de l’ananas, des côtes d’orange, quelques scintillants morceaux de melon brodé, des bleuets, des fraises, des framboises, bref tout
L’homme du bruit qui court
Au café Le bruit qui court, quai Bonaparte à Menton, il y avait un homme qui dinait tranquillement. Il était assis au fond de la terrasse, un peu à l’écart, comme pour ne pas être dérangé durant la cérémonie de son repas. Il portait un borsalino sur une tête en lame de Laguiole, dont les
L’affaire est chocolat
Le chocolat, c’est un complot. Une sorte de vendetta du bonheur, dans un monde cruel et sans-cœur. Heureusement, personne au monde ne peut avoir des pensées sombres au moment de goûter chocolat. Impossible. Techniquement, vous dira mon ami Albert le magicien, le chocolat est du bon côté de la vie pour ce qui est de
César, ô ma charade
Il y a des restaurateurs qui ne manquent pas de culot : faire payer 9,75$ US pour une feuille de laitue baptisée César, il y a de quoi faire sortir de leurs tombes les Cardini, Santini et autres Junia de ce monde qui revendiquent encore la paternité de la recette. Mon ami Pierre, qui en
Le luxe nécessaire
Chose certaine, de ce côté-çi du monde, aucun mâle ne se détourne d’une jolie femme habillée par Dior ou Gaultier, surtout si elle a le bon goût de n’être pas couverte de diamants. Le tennis bracelet, c’est comme le logo de Mercedes lorsqu’il est trop gros : ça fait m’as-tu-vu. Mais par-dessus les couverts signés Christofle
Double sens
J’aime les gourmands. Les petits comme les grands. Quand les yeux brillent, c’est que le coeur y est. Les sans-cœur, eux, sont sévères, mesquins, inquiets, maigres le plus souvent, non pas physiquement, ça, ça ne veut rien dire, mais intellectuellement chiches. Les gourmands sont soupe-au-lait, émotifs, brûlés de l’intérieur par tout ce qui les enflamme
Noir désir
Une de mes joies du matin s’appelle «café». Ce breuvage troublant, que je soupçonne de nous tuer tous lentement, contient certainement un filtre magique mis au point par une sorcière sculpturale pour forcer ses hommes à l’amour sans limites. Il réveille, ça c’est sûr. Il est chaud, pour un gars toujours gelé, c’est parfait, ça